L’application d’un peeling

Les termes parfois employés dans les annonces publicitaires pour définir des procédés utilisés en esthétique appliquée, et la littérature qui vante les mérites de certains produits cosmétiques irritent à juste titre le corps médical et valent à notre profession des ennuis de toutes sortes.

Ces termes et cette littérature à allure médicale et pharmaceutique étudiés pour influencer la crédulité du public, des affirmations telles guérit ceci ou fait disparaître définitivement cela, sont à bannir en esthétique et en cosmétologie.

Un des mots qui devrait être utilisé avec la plus grande prudence est celui de Peeling ; c’est une méthode, souvent thérapeutique, destinée à l’exfoliation de la surface épidermique, elle présente des dangers et, de plus, n’a rien à voir avec les procédés cosmétiques auxquels nous avons recours.

Exfoliation

Exfoliation

En l’utilisant à tort et à travers, nous avons attiré sur nous la suspicion des pouvoirs judiciaires.

Peau nouvelle

On comprend que le public féminin soit séduit par ce mot qui évoque dans son esprit l’image d’une peau nouvelle et d’un aspect plus jeune, mais de là à nommer peeling des préparations aussi anodines que le coup de gomme il y a une marge.

Puisque notre profession ne pratique pas le peeling thérapeutique, on propose qu’elle renonce à ce mot, le remplace par celui de désincrustant : désincrustant fort ou léger, selon les différentes préparations.

C’est à mon avis, une mesure de sagesse.

Le but de ce chapitre consacré aux peeling est de faire une mise au point du problème à l’attention des esthéticiennes, et d’établir une distinction très nette entre :

  • le peeling véritable nommé grand peeling, ou peeling total ou peeling médical
  • le peeling progressif ou contrôlable ou cosmétique
  • le peeling superficiel ou coup de gomme

Ce chapitre fait suite à celui de la peau ridée car lorsqu’on parle rides, on pense trop souvent peeling.

Procédé actuellement à la mode, l’esthéticienne se doit de le bien connaître afin de pouvoir renseigner ses clientes, éviter des fautes, et ne pas risquer une inculpation pour exercice illégal de la médecine.

Le peeling est vieux

Le peeling

Le peeling

Malgré son nom et sa remise en vogue relativement récente par les Américains, le peeling est vieux comme le monde ; la femme regardent avec terreur son visage ridé a cherché de tous temps le moyen d’arracher ce masque de vieillesse pour faire paraître un épiderme plus jeune et plus frais.

La lecture des préparations utilisées autrefois dans ce but nous donne des frissons, tant de pouvoir des substances qui les composaient était destructeur ; on se demande dans quel état devaient regagner leur province ces dames qui venaient à Paris se faire escorcher peau pour paroistre belles, ainsi que l’affirme Montaigne.

Pour que le peeling ait résisté aux siècles, pour qu’il ait été utilisé, après quelques années d’oubli, dans un but thérapeutique, et qu’il soit aujourd’hui d’un emploi courant en Dermatologie Corrective ; pour que la Cosmétique moderne enfin lui ait consacré d’importants travaux, il faut penser que ce procédé à la vie dure, présente, malgré les dangers, d’incontestables avantages.

On s’efforcera de mettre en évidence les uns et les autres, et de montrer de quelle manière on est parvenu à le moderniser et à le rendre maniable.

En rédigeant ces lignes, on a eu recours aux textes de Unna, à ceux de  E. Sidi et Aron-Brunetiere dans l’ouvrage Dermatologie Corrective, aux remarquables travaux de G. M. Collin et Jean Morelle, les premiers dans les Nouvelles Esthétiques, les seconds dans Cosmétologie.

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