Les substances utilisées pour provoquer l’exfoliation

On peut provoquer l’exfoliation thérapeutique des couches superficielles de la peau au moyen d’agents physiques ; mécaniques ou chimiques.

Il sera suffisant pour le lecteur d’examiner seulement les agents chimique, afin de ne pas alourdir l’exposé par des explications sur le scléro-grattage ou la dermabrasion qui sont des procédés strictement médicaux.

Les substances chimiques utilisées pour provoquer l’exfoliation dans le peeling total sont celles dites kératolytiques, qui possèdent la propriété de détruite, de dissoudre la couche cornée de l’épiderme. Parmi celles-ci, les plus employées à l’heure actuelle sont :

  • la résorcine
  • l’acide salycylique
  • l’acide phénique
Acide salicylique

Acide salicylique

Les savons mous de potasse, utilisés autrefois, sont maintenant rejetés de toutes les préparations puisqu’ils sont capables de dissoudre non seulement la couche cornée, mais l’épiderme tout entier.

Examinons rapidement les principales caractéristiques et le mode d’application de ces substances chimiques afin de donner un premier aperçu des dangers qu’elles présentent lorsqu’elles sont manipulées par des mains inexpertes.

La résorcine

La résorcine, avec l’acide salicylique, est une des substances de base du peeling médical moderne.

Elle se révèle le produit le moins douloureux, le moins dangereux et le plus pratique à appliquer ; c’est celui auquel le Dr. E. Sidi donne la préférence en formulant ainsi sa préparation exfoliante :

Résorcine : 40 gr

Oxyde de zinc : 10 gr

Ceyssatite 2 gr

Axonge benzolinée : 28 gr

La résorcine, écrivit Unna, agit aussi sûrement que l’acide salicylique, surtout à la face, où l’on s’en sert de préférence, à cause de son action plus douce et moins douloureuse… Il est certain que si l’on veut obtenir une bonne exfoliation on doit prendre une série de précautions que l’on ne peut violer impunément.

Le mode d’application de al pâte exfoliante à la résorcine a été décrit en détail par le Dr. E. Sidi qui donne, au préalable, les indications suivantes :

  • le peeling doit être énergique : si la couche superficielle de la peau ne se détache pas d’une manière uniforme, si elle se détache mal ou trop tard, l’aspect du teint sera irrégulier
  • avant de procéder au traitement il faut faire toujours un test cutané, un peeling miniature à la région temporale, pour connaître si le patient tolère le produit et quelles sont ses réactions

Le mode de procéder est le suivant :

  • l’application de la pâte a lieu tous les jours à raison d’une application quotidienne, pendant deux ou trois jours consécutifs
  • la durée de chaque application varie de 4 à 10 minutes
  • on enlève la préparation avec une gaze de manière qu’il reste un mince film adhèrent à la peau

Le sujet éprouve une sensation de cuisson plus ou moins vive pendant deux ou trois heures. A partir du troisième jour sa peau devient brune, sèche, tendue ; elle se fendille et desquame.

Il aura fait peau neuve, le septième jour

  • le patient ne doit jamais arracher les lambeaux de peau, sous aucun prétexte, car il y a risque de cicatrice
  • il ne doit pas s’exposer au soleil après le peeling pour éviter la formation de pigmentations disgracieuses, toujours possibles, d’ailleurs, même sans exposition solaire

L’acide salicylique

C’est en 1882 que Unna attira l’attention sur une curieuse propriété de l’acide salicylique qui constitue encore aujourd’hui pour certains chimistes la base fondamentale des peelings.

L’acide salicylique lorsqu’il est appliqué en solution suffisamment concentré sur l’épiderme, détache la couche cornée sous forme d’une membrane branche et cohérente.

Cette action de l’acide salicylique est toute spéciale et toute nouvelle. Il ne dissout pas les cellules cornées et on les retrouve avec leurs caractères histologiques intacts dans les cellules détachées.

Ce n’est pas par simple contact non plus que l’acide agit, car la réaction au chlorure de calcium décèle sa présence dans la substance cellulaire elle-même. Nous pouvons conclure que la première phase de l’application est le résultat que de l’épiderme.

Mais ce qui lui est particulier et qui en même temps distingue ce caustique des autres escarrotiques, en le faisant employer de préférence pour l’exfoliation, c’est qui agit superficiellement, en pénétrant très régulièrement l’épiderme ; d’autre part, il est d’un maintenant régulier, ce qui permet de l’employer à la dose voulue.

L’acide salicylique partage cette qualité avec la résorcine et les autres phénols, comme l’acide phénique et le naphtol bêta.

L’acide phénique

L’acide phénique, qui semble être la substance préférée des Américains, est employé généralement en solution 9 % dans de l’eau distillée à laquelle on ajoute 10 % de glycérine.

Glycérine

Glycérine

Son application, douloureuse et délicate, se fait par champs successifs :

  • joues
  • front
  • menton, etc…

Immédiatement après l’application, la peau devient givrée : on essuie une minute après avec un tampon d’ouate et on talque la région traitée qui dévient brun-noir, le jour suivant.

C’est à partir du huitième jour que la peau se fendille et desquame.

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